EN PLEINE NATURE
Mardi 04 mai 2010
Bala---Sevdigin
117 kms en 6h30
Je dors comme un loir dans ce patchwork de verdure.
Oasis de verdure
Je reprends ma petite route tracée sur la carte, elle est goudronnée et, comble de joie, je ne suis pas inquiété par les voitures Quelques tracteurs, des troupeaux de moutons, de chèvres où de vaches, c'est vraiment l'idéal pour un vagabond comme moi.
La seule menace reste le Kangal, ce grand chien blanc qui protège les bêtes. Pour l'instant, je n'ai pas eu de problèmes, je ne crains pas les chiens en général, même, je m'arrêterais presque pour les caresser mais je sais aussi qu'il est très dangereux de s'approcher du troupeau car à cet instant, le chien va faire son travail...
Kangal redoutable gardien de troupeau
En haut d'une petite bosse, j'arrive dans un village, un vendeur de "bord de route" me fait signe de m'arrêter . Je m'exécute, commence à discuter, et peu à peu un groupe va se constituer, tous veulent savoir ce que je fais ici, arrive enfin les gendarmes. Ils me proposent de m'escorter un bout de chemin. Je remercie tout ce petit monde et je continue tranquillement ma route.
Mon expérience m'ayant donné confiance, je m'enhardis, et je choisi une petite route quelques kilomètres plus loin. Ce coup-ci, moins de chance, je me retrouve sur une piste de terre et bien vite je ne sais pas bien où je suis. Au loin j'aperçois un bus qui roule très lentement. Il faut dire que la piste n' est pas mal défoncée.
Je force l'allure, le rattrape et demande à son chauffeur où on est exactement et comment s'en sortir. Il m'explique qu'il est perdu lui aussi. Au même moment on arrive près d'une rivière, avec pleins d'arbres, il est midi l'heure de la pause, je réfléchirai le ventre garni, c'est plus facile. Et effectivement, l'après-midi, je retrouve une route goudronnée, j'arrête un tracteur pour me situer sur la carte. Le soir, je reçois " une piqûre de rappel " je tombe sur 2 jeunes gens environ 25 ans dans une cours de ferme (et oui ça m'arrive de me tromper). Je leur explique que je cherche mon chemin, ils m'écoutent, puis commencent à me prendre à partie. Je comprends qu'ils ne veulent pas d'européens, que nous exploitons leurs concitoyens chez nous, que nous ne sommes pas de bonnes personnes. Ces braves gars ont raison mais qu'est ce que je peux y faire, en plus j'ai du mal à tout saisir. Ils me disent de faire demi-tour , que je n'ai rien à faire ici, j'exécute....!!! Cet épisode, me dégrise tout de suite, je me rends compte que tout n'est pas idyllique, et qu'il faut que je reste sur mes gardes. Ces jeunes gens n'en sont pas venus aux mains, mais est ce que ce sera toujours comme ça? Je n'arrive pas à trouver un coin pour camper, et je n'ose pas demander aux habitants ce soir, j'ai peur d'un nouvelle mésaventure. Je fini au bord d'un chemin contre un champ de blé, la nature me rassure, elle va me ressourcer.