RETOUR EN FRANCE

Publié le par Cédric LEFRANC

 

Mercredi 08 décembre 2010

Roissy ……Vaires sur Marnes

35 kms --- 2h30

 

Départ de l’aéroport d’Hanoï, il est minuit, je suis installé dans mon siège, il n’y a personne à côté de moi, je vais pouvoir m’étendre.

Le vol se passe bien. Vers 8 h, heure française, je décolle à nouveau de Varsovie, j’espère juste que mes bagages me suivent, mais franchement je ne me fais pas de soucis, hier je sentais que c’était journée noire, alors qu’aujourd’hui, je sais qu’il ne peut rien m’arriver.

A 11h00 je suis à Paris, j’ai passé une nuit interminable. Aussi, j’ai pu dormir, et récupérer de mes émotions de la veille. Je retrouve mes sacoches, et peu après un employé m’apporte le vélo. Je lui pose la question :

« Où dois-je payer pour le vélo ? » « Aucune idée…., pour moi tu peux y aller » , j’ajoute : j’ai dû jeter pas mal de chose à l’embarquement …….. « si tout est ok, merci »…

Je me trouve un petit coin dans l’aéroport, et je commence à remonter mon matériel. Peu à peu je fais la connaissance des agents de sécurité et d’entretien, je les trouve très sympa, je vais même devoir écrire un petit mot sur un livre, pour une dame, que mon histoire fait rêver.

J’aperçois dehors la neige qui s’est mise à tomber et qui tient au sol. Peu à peu ma monture retrouve ses formes…et vers 13h30 je suis prêt à affronter le froid et la neige. Ne pas trop réfléchir, il faut y aller !!

Je me fais expliquer encore une fois la route à prendre et c’est parti dans la tourmente. Les gens avec leurs voitures sont en difficulté, ça glisse et il y a déjà beaucoup de véhicules dans tous les sens, les bouchons se forment peu à peu. Mais les automobilistes sont plutôt calmes et sympathiques avec moi, le seul problème c’est que je n’avance pas très vite, et vers 17h00 alors que la nuit arrive, je ne sais pas où coucher. Dans une épicerie, à « Vaires sur Marne » je demande à la dame si elle ne connaît pas un abri, un préau….. elle m’indique le maire. Je sors de la boutique, un homme de 70 ans environ est en train d’étudier mon vélo, je m’approche, il me demande d’où j’arrive ainsi chargé . Je lui explique en gros mon voyage, et bien vite je lui expose mon souci immédiat, après un temps de silence, il me dit de le suivre, il a un débarras au font de son jardin.

Après avoir installé un transat et un matelas, je suis convié à venir pendre le thé au chaud. J’apprends que ce monsieur a beaucoup voyagé durant sa vie professionnelle et qu’il connaît beaucoup de pays que j’ai traversés. Après une bonne soupe bien chaude que me confectionne sa femme, je vais me coucher dans ma cabane.

 

Jeudi 09 décembre 2010

Château Landon

120kms --- 5h30

 

Moins 7 degrés c’est la température qu’indique mon thermomètre lorsque je me lève. Je ne suis pas fainéant pour m’habiller. J’ai droit, avant de partir à un bon thé accompagné d’excellentes tartines de beurre.

La route ce matin est vraiment déplorable, il a gelé sur la neige fondue de la veille, c’est une véritable patinoire, je dois avouer que c’est un peu dangereux avec les voitures qui veulent passer coûte que coûte . De plus j’ai bien du mal à trouver mon chemin car les panneaux d’indication sont recouverts de neige ou de givre.

Je vais aider quelques personnes à pousser leur voiture.

J’avance cependant assez vite, je trouve des routes pas très fréquentées, je perds moins de temps qu’hier dans le trafic.

Le soir, dans les environs de château Landon, je demande asile chez les Scouts d’Europe, sans surprise ils n’ont pas d’abri pour moi, la charité chrétienne n’est plus ce qu’elle était ………

Je vais trouver un toit chez un éleveur, Francis, qui me prête une vieille caravane. Après avoir mangé un bon plat de pâtes au beurre, je me couche, il fait bien moins froid ce soir, mais il y a plus

d’humidité dans l’air.

 

 

Vendredi 10 décembre 2010

Ruages 70kms en camion et 85kms en vélo : 5h00

 

Ce matin Francis me propose de m’avancer un peu, il doit rendre visite à sa ferme de l’Yonne, j’accepte sans hésitation. Nous chargeons le vélo dans la remorque de tourteaux, aliments pour les vaches. Je vais ainsi parcourir environ 70 kms avec un chien au pied et un compagnon de siège.

Après étude de la carte et un petit café, je reprends la route, sans oublier naturellement de remercier chaleureusement mon bienfaiteur, il est déjà 11h00 du matin.

Je roule bien, malgré le froid humide qui règne aujourd’hui.

Mais la journée passe trop vite, et je me fais surprendre par la nuit, il est à peine 16h30, je dois donc trouver de l’eau et un coin au sec pour dormir, je n’ai pas vraiment envie de planter la tente dans la neige. Je suis encore à 7 kms de Corbigny en pleine campagne quand j’aperçois une auberge. Je m’arrête, sur la porte un petit mot « ouverture à 19h00 » et pas le prix des chambres. Je ne peux pas attendre aussi longtemps, cependant à l’intérieur de la lumière, la porte n’est pas fermée à clef, j’entre. Au comptoir un client discute avec la patronne. Je demande tout de suite s’il est possible de coucher. Sylvie me répond qu’elle ne peut plus louer ses chambres, elles ne sont plus aux normes, cela me fait sourire en pensant d’où je viens mais en même temps je trouve ça déplorable, ces règlements vont nous faire crever……. !!!!!.

Alors je demande s’il n’est pas possible de coucher dans un garage, un débarras, enfin un endroit à l’abri.

Sylvie a du cœur, bien que ce soir là , elle n’ait pas beaucoup de cœur à l’ouvrage , elle va m’installer dans un petit appartement à côté de son restaurant.

Après une bonne douche, elle m’explique qu’elle a de plus en plus de difficultés pour s’en sortir, et qu’elle commence à fatiguer de tous ces règlements, de toutes ces taxes qui tuent peu à peu son petit commerce. La France ne veut plus de bars.

Je vais manger un très bon repas d’ailleurs je vous conseille de vous arrêter dans ce restaurant qui se nomme « l’auberge du Poteau » si vous passez par Ruages, village situé entre Clamecy et Corbigny au bord de la route départementale 985 dans la Nièvre, la patronne est charmante et la nourriture est simple et excellente.

 

 

Samedi 11 décembre 2010

120kms---6h00

 

A 8h00, je décolle, il fait à peine jour, mais avec le gilet jaune fluo les voitures me voient.

Je peine un peu aujourd’hui, bien que je fasse de belles rencontres, je commence à en avoir assez.

A midi je mange dans un bistrot à Cercy la Tour. Bien des souvenirs de courses cyclistes me reviennent. J’écoute les  piliers de comptoir refaire le monde, tous sont plus forts les uns que les autres, il y a énormément de fumée là dedans, cela me rappelle les restaurants Chinois.

Vers 16h30, je cherche de l’eau, je suis à Gilly sur Loire, un couple discute devant leur maison, je m’arrête. Nous parlons un bon moment et peu à peu mes interlocuteurs vont se rendre comptent qu’ils ont Cédric, le gars de la Renaissance devant eux. Encore une bien belle rencontre, ce soir encore je couche à l’abri dans le dépôt de Michel maçon couvreur.

Je ne suis pas en super forme, et vers 23h00, je vais me battre avec mon estomac pour ne pas vomir.

 

 

Dimanche 12 décembre 2010

65kms--- 4h00

 

Je vais mieux ce matin, peut être un petit coup de froid.

Avant de repartir je bois un bon café avec Michel, il fait très humide ce matin, mais “l’écurie’’ est proche et ma monture avance bien.

A 14h00, je retrouve toute ma famille à St Bonnet de Cray, j’ai effectué mon 18000ème kilomètres ce matin…….. je suis sauvé. 

Fin du périple……… pour cette fois…! 

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T
<br /> Bravo et Respect Cédric.Maintenant, il faut prendre soin de toi. Merci pour tous tes récits de ton voyage.<br /> Meilleurs voeux pour 2011 et à bientôt sur les chemins brionnais.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Merci Cédric pour tes aventures que j'ai essayées de suivre dans ta roue. J'espère que tu récupères et te souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.<br /> Alain<br /> <br /> <br />
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B
<br /> une page se tourne....c'était un vrai plaisir de suivre ton périple,je sais déja que ça va me manquer.<br /> merci beaucoup et je te souhaite une très belle année 2011<br /> <br /> <br />
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A
<br /> bonjour Cédric, bravo pour ton courage, c'est extraordinaire, je t'ai suivi avec beaucoup d'émotions;<br /> actuellement je suis le site de cyclocosmos.com en Amérique du sud; il a eu aussi quelques soucis;<br /> j'ai suivi aussi Cédric de l'Arbresle qui a dû rentrer de Chine par avion car la maladie l'a rattrapé; tu avais roulé avec lui au début de ton voyage, c'est un gars super;<br /> je te souhaite une bonne année 2011 et peut-être seras-tu au festival CCI les 15/16 janvier à St Denis;<br /> André<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Bravo Cedric,nous avions fait un bout de route ensemble dans l'ain pour ton départ,j'ai suivi ton périple avec admiration et pas mal d'angoisse surtoût sur la fin,content de voir que tu sois<br /> rentré,bon rétablissement et merci de ton récit toujours passionnant.<br /> <br /> <br />
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