A nouveau : Voyage en solitaire...
Lundi 12 Avril 2010
Bien dormi dans notre camping en construction. Nous traversons Pogradic, ville en pleine rénovation, assez agréable pour l'Albanie: c'est bien une des premières.
Nous passons la frontière tranquillement, visitons le monastère Orthodoxe, très bien entretenu, dans un site splendide entre lac et montagne. Ensuite nous suivons la route du littoral très accidentée. On passe dans des villages où il y a entre 14,15% de pente : ça arrache! Dans ces villages très peu de mouvements, pas de magasins, pas beaucoup de monde, donc très peu de véhicules cela nous change vraiment de l'Albanie. Nous avons la route pour nous deux, celle-ci serpente entre les falaises et la montagne à travers une forêt constituée de : charmes, de chênes, et de juniperus. Je photographie des crocus, des muscaris, et des escargots 2 fois plus gros que les nôtres.
A un carrefour, j'attends Cédric pour prendre la décision : soit de passer par un col à 1600m, sachant que nous sommes déjà à 800m soit de continuer sur Ohrid. Nous optons pour la première solution. En haut, nous allons rouler dans la neige. Toujours ce petit temps, qui ne nous permet pas d'apprécier le paysage à sa juste valeur. C'est vraiment dommage! Nous redescendons sur le lac Ezero où nous sommes stupéfaits par l'abandon de toutes structures touristiques le long du lac. Les hôtels, les campings, plus rien n'existe comme si une bombe avait explosé.
Ce soir , nous n'arrivons pas à trouver un coin pour camper. Les gens ont peur, ils ne veulent pas nous laisser un petit coin pour planter nos tentes. Ils nous parlent de police, ce n'est pas "le feu". De plus c'est la saison de la taille, la vallée est un verger géant, de partout les gens taillent . Nous finissons par trouver un endroit assez marécageux. Il faut bien l'avouer, Cédric, je crois, en a un peu "ras le bol" de ce genre de situation. Je pense que notre collaboration ne va pas durer, de plus, pour couronner le tout, cette nuit il pleut très fort.
Mardi 13 avril 2010
Kozjak -Vevi passage en Grèce 90 kms pour 5h20 de vélo.
Il a plu une bonne partie de la nuit, ce matin nous faisons un peu grise mine. Nous prenons le petit déjeuner dans la tente de Cédric, puis nous plions comme nous le pouvons entre les averses. La matinée se passe sous une pluie fine et du vent. La route commence sur des pavés. C'est très beau, mais pas toujours très facile à rouler. Il y a pas mal de circulation pour ce type de route, c'est assez surprenant. Ici, au 1er coup d'œil, le parc automobile n'est pas très récent, il y a encore beaucoup de modèles de l'ère soviétique, en tout cas rien à voir avec l'Albanie et ses Mercedes . Nous passons un col à 1000 mètres environ, il fait froid, il y a du brouillard, Cédric tarde un peu, c'est vrai que lorsqu'il fait ce type de temps ce n'est pas toujours facile d'attendre.
Haut du col
Je comprends mieux pourquoi il y avait autant de circulation, la route principale est en travaux, tout le monde est dévié sur l'ancienne celle qui aurait dû être plus tranquille. Ensuite, nous basculons à "tombereaux ouverts" enfin surtout moi, sur les pavés c'est un peu casse figure mais qu'est ce que c'est rigolo. Cette route est vraiment superbe, ce côté ci n'est plus utilisé par les voitures, les arbres commencent à gagner du terrain, l'herbe poussent entre les pavés, c'est très chouette. Nous traversons des villages dans des états !!! Tout par en "eau de boudin ", la mairie s'écroule, l'école tient comme elle peut, la boulangerie, l'épicerie n'ont pas grand chose en rayon, le monument aux morts est pris dans les ronces, cela fait bizarre, les seuls personnes que l'on croise sont à la chasse aux escargots. On arrive à Bitola vers 11h00, Cédric décide de manger, nous mangeons...
Bitola
Bitola est une belle ville rien à voir avec celles croisées ce matin, je pense quand même que c'était exceptionnel, ce ne doit pas être représentatif de la Macédoine, on est tombé sur une région abandonnée; ce n'est pas possible autrement. Il s'est arrêté de pleuvoir. Une fois restaurés, nous repartons et, rebelote, la pluie revient ainsi que le vent. Vers midi nous passons la frontière Grecque, petit coup d'œil sur les passeports, formalités terminées. Un kilomètre plus loin, on arrive à un croisement, Cédric m'interpelle. Je m'arrête, me retourne, mon compagnon me demande: "que comptes tu faire?", je lui réponds "et bien continuer un peu, il n'est pas bien tard!", il me répond "et bien moi je vais aller faire sécher mes affaires à l'hôtel à Florida, c'est donc là que nos routes se séparent". Je reste un peu penaud, je lui dis "A bon, on pourrait peut être boire un dernier coup ensemble". Cédric me répond, « oui mais où? T'as bien vu, tout est fermé". Ok, poignée de mains, on se souhaite bonne chance; peut- être a plus tard, fermez le banc!
Une fois remis de mes petites émotions, je me mélange un peu les pinceaux, il faut dire que je n'ai pas une carte super, je n'ai que les grandes villes et c'est vrai que je comptais beaucoup sur mon partenaire. J'arrive quand même à trouver ma route en faisant bien 15 kms de plus. La fin de la journée est super dure, les routes ici sont tracées droites dans la pente, ce n'est pas possible personne ne fait de vélo ici. Pour changer, il pleut, je mange rapidement sous le
crachin, j'ai trouvé un petit coin bien sympa dans un prés derrière un olivier, bonne nuit en perspective, humide certainement, mais tranquille.
En tout cas, si vous voulez faire un don pour la recherche contre le cancer, n'hésitez pas à financer les kilomètres de Cédric, son équipe et lui seront faire bon usage de cet argent qui ira en totalité à la recherche soyez en sûrs; en tout cas moi, maintenant que je connais Cédric j'en suis sûr.
adresse de son site : http://www.kilometres-solidaires.asso.fr